W 108, 109, 110, 111, 112, 113, 198: faire le plein d'essence

Un mien ami m'interroge quant à la qualité de carburant dont je régale mes deux anciennes; je ne résiste pas à l'envie, ni au plaisir de vous mettre ne copie de ma réponse, qui donnera peut-être des idées à certains

SP 98 et additif au potassium, uniquement.



Le SP 95 est à fuir : sur le plan économique, il est un peu moins énergétique que le 98, et la différence de consommation en pourcentage, comme par hasard, est presque égale à la différence de prix au litre toujours en pourcentage, voir même très légèrement supérieure. Le 98 n’est donc pas plus cher, voire même un peu moins, en € au kilomètre.



En outre, le 95 peut engendrer des cliquetis destructeurs.





Enfin, je recommande l’additif pour graisser les sièges, même s’il ne vaudra jamais le bon vieux plomb tétra-éthyle ; il a en outre une vertu accessoire, qui est de retarder la décomposition du carburant dans les réservoirs des véhicules qui roulent peu l’hiver.





Le problème principal n’est pas là : as-tu déjà démonté une jauge à carburant de Mercedes-Benz des années 60 ? Si oui, alors tu dois comprendre pourquoi la jauge est capricieuse, et le témoin de réserve encore plus…



Tu te muniras donc d’un véritable Jerrycan en tôle (de l’Américain de 1944, « Jerry can », le réservoir du boche), bien solide, qui ne s’ouvre pas en cas de choc, d’un entonnoir, d’un flacon d’additif, et de papier d’atelier. Le jerrycan se cale à merveille dans le renfoncement gauche du coffre des W108/109, qui semble avoir été créé pour.



Lorsque ton témoin d’essence arrive au dessous du trait du quart de plein, tu t’arrêtes à la pompe, puis :

- tu ouvres ton bouchon derrière la trappe de la plaque, comme tu le sais,

- tu vides le jerrycan dans le réservoir au moyen de son bec amovible et de l’entonnoir,

- tu estimes mentalement la quantité d’essence manquant pour faire le plein, tu en retranches le volume du réservoir, et, au moyen d’une règle de trois de derrière les fagots, celle qui te valait les compliments de la maîtresse dans ta jeunesse, tu doses la quantité d’additif correspondant au manque résiduel d’essence,

- tu le doses grâce au pouët-pouët incorporé au flacon, et tu le vides dans le réservoir,

- alors, tu sors ta carte bleue, et mets ne marche la pompe,

- tu achèves le plein, mais tu ne reposes pas le bec, que tu laisse sur la goulotte,

- puis tu doses la quantité d’additif correspondant au volume du jerrycan,

- tu la verses dans le jerrycan, qui est ainsi prêt à servir, pour le prochain plein, ou en cas de panne, et dont l’essence est ainsi protégée contre la décomposition,

- tu reposes le bec,

- pendant que la machine édite le ticket, tu ranges le jerrycan dans le logement gauche, et tu le cales,

- puis tu prends le ticket, et le ranges dans ton portefeuille, avec ta carte bleue que tu n’as pas oubliée,

- tu essuies soigneusement les abords de la goulotte avec le papier d’atelier,

- tu refermes le bouchon à clef,

- puis tu vas jeter le papier dans la poubelle, car tu es un citoyen éco-responsable.

- A ce stade, la moitié des quarante personnes qui attendent derrière toi applaudit et prend des photos de la belle Mercedes-Benz ancienne, tandis que l’autre moitié, constituée d’analphabètes et de grincheux, klaxonne et t’injurie ;

- tu te retournes, et salues ton public avec grâce, moitié façon Anna Pavlova, moitié façon Sarah Bernhardt ;

- tu retournes à la voiture, t’assieds, t’installe en prenant ton temps, sans oublier de boucler ta ceinture,

- tu mets le contact,

- tu prends congé de l’aimable assistance, tout en grâce contenue, sur un filet de gaz.





Variante :

- tu peux aussi servir l’additif dans le jerrycan et dans le réservoir,

- puis mettre la pompe en marche,

- puis remplir jerrycan et réservoir.



Cela t’évite de poser le bec sur la goulotte ; mais ne va pas donner maladroitement de coup de pied dans le jerrycan.

Tiens pour les jeunes, voici la Pavlova en 1912, l'année où elle m'avait accordé ses faveurs, délaissant pour moi une bonne demi-douzaine de grands-ducs aussi riches que prétentieux





La mère Berhnardt aurait bien voulu aussi, mais elle avait en réalité le double de l'âge qu'elle avouait, et sentait la Kronembourg rance et la pizza surgelée; alors j'ai lâchement pris la tangente........

La Bernhardt était une actrice.........elle jouait la comédie comme personne.......... à part une autre actrice que nous avons bien connue tous deux, et qui triomphait tous les soirs dans "vierge et grand-mère"..........
Bon, ce n'était pas la Comédie Française, plutôt un bastringue qui sentait l'oignon, mais tout de même, la performance était bien là !

chuttt: Heureusement que W111.021 ne sait pas lire .... elle qui ne carbure qu'au SP95, elle serait capable de filer le bourdon à W123.053 & à W123.283

Plus sérieusement, Helmut Pless (Ancien Directeur de Mercedes-Benz Classic Center, ancien Directeur des Ateliers OldTimer MB) ne soutenait pas ce point de vue en écrivant que la quasi totalité de la production post-WWII supporte le passage au SP95 sans soucis ... en exceptant les moteurs (qu'il listait) à haute compression.

L'oxydation rapide du carburant est une autre chose ... dont on peut se protéger à l'instar des moteurs nautiques en ajoutant de l'additif anti-oxydation.

Voivi ce qui s'écrit (en allemand dans le texte), pour une inactivité > 6mois, en reprenant les conseils d'Helmut Pless: http://107sl-club.mercedes-benz-clubs.com/Wintertipps,%C2%A0Stillegung,+Inbetriebnahme/Wartung,+Pflege/Rat+und+Tat/Der+107er/427/de/001
Pour ceux qui lisent l'Allemand, il détaille les précautions mises en oeuvre pour les véhicules exposés au musée et -je crois- il cite le produit (disponible au MERCEDES Center): Pfinder AP 47/60
Pour le musée, en immobilisation longue durée ... c'est du LiquiMoly utilisé pour prévenir la corrosion (moteur et collecteur).

Au sujet d'Helmut Pless, je vous recommande vivement : http://www.motor-klassik.de/oldtimer/renn-transporter-1104032.html projet (Renn Transporter) auquel il contribua.

Je n'arrive pas à comprendre un seul instant, cher Maître Corail, pourquoi tu mets du 95:

- tu reperds, et au delà, en volume consommé, le peu que tu gagnes au litre; globalement, le 98 est plus économique en € aux cent kilomètres

- il y a plus de cochonneries dans le 95 que dans le 98.


D'autre part, je viens de lire l'article de Herr Wellers, qui reprend des sources venues de la revue du club MB et de "Markt-Automobil-Spezial"; il n'est pas fait mention de Herr Pless, dont, au demeurant, l'avis remonte à plus de dix ans, la qualité des carburants s'étant probablement détériorée depuis lors, économies de bouts de chandelle obligent.

En reprenant des sources pas plus autorisées les unes que les autres, je peux moi aussi faire un article, pour prouver tout et son contraire.

Enfin, cet article n'a rien à voir avec le sujet de la présente rubrique, puisqu'il propose, avec pertinence d'ailleurs, des conseils pour entreposer une auto à l'arrêt durant plus de six mois. mes anciennes ne restent pas six mois sans activité, heureusement !


Le 98 n'a que des avantages, et aucun inconvénient, pas même le prix (confer supra ) Lorsque je me trouve en Allemagne, je prends même du 100; malheureusement, il n'en est pas proposé en France...

Helmut Pless est décédé -de mémoire- au début des années 2000, voila la raison qui ne permet pas de trouver de ses citations "ayant moins de 10ans"
=> il est cité dans le paragraphe suivant le titre Motor

S'il envisageait le SP95 .... avait-il une raison ?

Certes, l'article va bien au délà (stockage > 6mois), faut-il penser que le "< 6 mois" n'induit rien ?
En nautisme, il se disait que l'essence était inapte (moteurs HB 2 & 4 temps) dès 2 mois de stockage: je ne me suis aperçu de rien ... mais une essence (SP95) de 6 mois faisait ratatouiller les HB ... que les M102 ou M110 digéraient fort bien (est-ce le fait que la 'vieille' essence fut diluée par de la 'neuve' dans le réservoir ?)

La consommation en L/100 ... elle ne signifie pas grand chose, le mieux serait de raisonner en conso spécifique (des grammes de carburant / cv / heure) .. mais je suis incapable de le faire.

Mon M110 (BVM4) consomme de l'ordre de 9L sur route dégagée (j'appréhendais qu'il ne fonctionne "pauvre" ) puis 11L sur autoroute (Moyennes sur les 2500 km Montpellier/ Toulouse/ Périgueux/ Quimper/ Bordeaux/ Montpellier): penses-tu que je gagnerai des L/100 ? il me faudrait consommer 6% de moins, soit 0,6L/100 de moins ?
celà lui ferait 8L5 et 10L4 .... je doute.

En trajet mixte (trajet travail 30km, milieu urbain) ... c'est plutôt 12L.

J'ai suivi à la lettre les recommandations de Herr Pless: adapter l'allumage au SP95.

Pour ma part, j'ajoute de l'huile pour moteur deux temps.

François